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 Sainte-Marie de la Mer

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Elphea
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MessageSujet: Sainte-Marie de la Mer   Sainte-Marie de la Mer Icon_minitimeMar 20 Fév - 11:04

Sainte Marie de La Mer en Roussillon est une station balnéaire familiale qui s'éténd sur 3 km de sable au bord de la mer Méditerranée

Sainte-Marie de la Mer Dsc_0010

Les Saintes-Maries-de-la-Mer sont situées au sud de la France, en Camargue, sur la côte méditerranéenne, à environ un kilomètre à l'est de l'embouchure du Petit-Rhône.

La commune, très étendue - la deuxième après Arles, sa voisine- comprend essentiellement des terres alluviales et des marais. Les terres agricoles sont situées à l'ouest de la commune, le long du petit-Rhône et les marais à l'est où se trouve l'étang du Vaccarès.

La commune vit essentiellement de l'agriculture, de l'élevage (chevaux, taureaux camarguais) et surtout du tourisme.

Historique


Même si l'endroit des actuelles Saintes-Maries-de-la-Mer devait être un lieu d'habitation très ancien, la première mention explicite qui est faite du village date du IVe siècle.

Elle nous vient du poète et géographe Festus Avienus, qui au IVe siècle, signalant plusieurs peuplades dans la région, cite oppidum priscum Ra, que le grand historien des Gaules Camille Jullian place à l'endroit des actuelles Saintes-Maries-de-la-Mer.

"Oppidum" signifiant forteresse et "priscum" ancienne, ce serait donc « l'ancienne forteresse Ra ». Aviennus y voyait le nom egyptien d'une île consacré à Râ, le dieu du Soleil et père de tous les dieux. Mais, à l'ère des grandes influences chrétiennes, Râ se transforma en Ratis, mot qui signifie bateau, radeau ou îlot.

En 513, le pape Symmaque donne à Césaire le droit de porter le pallium et fait de lui son représentant en Gaule. A cette époque, l'évêque d'Arles évangélise les campagnes encore fortement imprégnées de cultes païens ou romains en transformant si nécessaire d'anciens lieux cultuels en édifices chrétiens. Il crée ainsi un monastère ou une église aux Saintes, ce qui confirme la présence probable d'un temple païen plus ancien en ces lieux. Nous n'avons pas de datation exacte sur la naissance de cette nouvelle appellation du village, mais il est transmis que saint Césaire d'Arles ait légué par testament à sa mort en 542, Sancta Maria de Ratis à son monastère.

Le village devint donc Saintes Maries de la Barque (ou Saintes Maries de Ratis), aussi nommé parfois Notre-Dame de la Barque (ou Notre-Dame de Ratis).

Pendant l'hiver 859-860, resté comme le plus rude du IXe siècle, les Vikings hivernent en Camargue et selon toute vraisemblance, aux Saintes, avant d'entreprendre leur razzia dans la basse vallée du Rhône jusqu'à Valence où ils sont arrétés par Gérard de Roussillon.

En septembre 869, les Sarrasins surprennent lors d'un raid en Camargue, l'évêque d'Arles Rotland en train de superviser la mise en défense de la région. L'évêque fait prisonnier, est échangé contre des armes, des esclaves, et autres richesses. Malheureusement, les arlésiens ne récupèrent que son cadavre, habillé et mis sur un siège par les Sarrasins au moment de la remise de rançon qui se tient probablement sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol, bras encore actif à cette époque.


Eglise fortifiée des Saintes-Maries-de-la-Mer, porte ouestL'église telle qu'elle se dresse aujourd'hui date des XIe et XIIe siècles, les deux dernières travées ayant toutefois été refaites en partie (partie supérieure des murs et toit) au milieu du XVIIIe siècle. Le clocher a subi de son côté de nombreuses réfections, l'actuel datant de 1901.

C'est environ au XIIe siècle que ce nom se transformera en Notre Dame de la Mer.

En 1448, sous l'impulsion du roi René, « invention » (i-e découverte) des reliques des saintes Maries Jacobé et Salomé. L'archevêque d'Arles, Louis Aleman n'assiste pas à cette "invention", car il est excommunié depuis 1440 à la suite du concile de Bâle; en son absence, l'autorité papale est représentée par son légat, Pierre de Foix, l'archevêque d'Aix Robert Damiani et l'évêque de Marseille Nicolas de Brancas. Les comptes rendus de l'époque signalent une église primitive à l'intérieur de la nef actuelle. Pour certains, ce bâtiment pourrait correspondre à une chapelle mérovingienne du VIe siècle.

La peste de 1720, qui tue la moitié de la population marseillaise et le tiers de celle d'Arles, va épargner, contrairement à celle de 1348, la communauté des Saintes qui s'oppose avec véhémence à l'accueil de réfugiés arlésiens.

A la révolution, le culte est suspendu entre 1794 et 1797. Les créneaux de l'église sont démolis et leurs pierres vendues; ils seront rénovés en 1873.

En 1838, le village prend le nom des « Saintes-Maries-de-la-Mer » et peu après est mentionné pour la première fois le pèlerinage des gitans.


Barques sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer - Vincent van Gogh, juin 1888Au début du mois de juin 1888, Vincent Van Gogh qui vient d'arriver en Provence, fait un court séjour de cinq jours aux Saintes. Il y peint notamment les barques sur la plage et le village vu des dunes cotières.

Peu de temps après au mois d'août 1892, est inauguré le train Arles - les Saintes, appelé le « petit train ». La ligne, devenue non rentable à la suite du développement de l'automobile, fermera en octobre 1953.

Dès les années qui suivent la première guerre mondiale, le village reçoit la visite d'artistes et d'écrivains : Hemingway en 1920, et plus tard celles des peintres Picasso et Brayer dans les années 1950. De nombreux films y sont tournés, comme Crin-Blanc en 1952 et D'où viens-tu Johnny ?, en 1963. En 1975, Bob Dylan y passe quelques jours lors du pèlerinage du mois de mai.

En 1948, le cardinal Roncalli, futur pape Jean XXIII, célèbre aux Saintes le cinq centième anniversaire de l'invention des reliques.

Depuis 1960, la cité vit principalement du tourisme dont le développement à compter des années 1980 se veut mieux maitrisé. Toutefois, cette évolution marquée par un fort accroissement démographique, de 680 habitants en 1962 à environ 2500 en 2000, s'est réalisée avec de profonds changements :

Sainte-Marie de la Mer Dsc_0012


Les Gardians


Sainte-Marie de la Mer Triden10


En Camargue, taureaux et chevaux vivent en semi-liberté, le plus souvent en troupeaux, appelés “manades” que les gardians surveillent à cheval.
C’est dans l’expression occitane gardo-besti, qui signifie garde-bestiaux, que se trouve l’origine du terme gardian.
Les gardians se regroupent chaque année le 1er mai pour la Fête des gardians. Fondée en 1512, la Confrérie des gardians constitue la plus ancienne manifestation de ce type existant encore aujourd’hui en France.
Elle avait pour mission de venir en aide aux vieillards, aux pauvres et aux infirmes de la Confrérie. Saint Georges, patron des gardians, dont l’effigie figure sur l’étendard du groupement, est le protecteur des cavaliers. A l’origine le gardian n’a pas de tenue spéciale. C’est le marquis de Baroncelli, quand il créa la “Nacioun Gardiano” en 1817, qui leur imposa un costume pour donner plus d’unité et plus de cachet à la confrérie.

Entre spectacle taurin de ruelles et jeux d’arène, Gardians et traditions se retrouvent.

Abrivado et Bandido

L’Abrivado est un spectacle taurin de ruelles où les taureaux encadrés par les Gardians sont menés depuis la manade jusqu’à l’arène. A l’inverse, la Bandido assure le retour des taureaux aux territoires. Selon la tradition, le public alerte peut défier les gardians et dévier les taureaux du chemin des arènes.

Courses camarguaises

La course camarguaise se déroule en un rituel de plusieurs étapes : La présentation du taureau et des raseteurs puis l’annonce des primes, et enfin le jeu. Les primes sont accordées lors de la collecte d’ « attributs » : La cocarde, les glands, les ficelles et le frontal doivent être décrochés par le rasseteur.

Jeu des oranges

Ce jeu affirme l’habilité des cavaliers et des chevaux. A bout de bras, des Arlésiennes présentent des plateaux porteurs d’une orange. Les gardians, lancé au galop, tentent de saisir un maximum d’oranges. Le vainqueur réalise un tour d’honneur sous les applaudissements.

Le grand pélerinage des Saintes Maries de la Mer


Les Saintes Maries sont célèbres par sa tradition d'accueil des gitans.
Venant du monde entier, ils se rassemblent chaque année les 24 et 25 Mai pour le grand pélerinage mais également le 3ème week end d'Octobre.
Moins connu, le pélerinage du 1er Dimanche de Décembre.
Ce haut-lieu de pélerinage, de folklore riche en couleur, musique et spiritualité attire de nombreux visiteurs toute l'année.

Sainte Sarah, Patronne des Gitans

Sainte-Marie de la Mer Pel11410

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Les Gitans


Si le nom de 'Gitan' est donné chez nous à l'ensemble des populations d'origine tsigane, il n'appartient légitimement qu'à un seul groupe, de loin le plus nombreux et le plus implanté aux Saintes Maries de la mer. L'Espagne fut longtemps leur pays de prédilection : leurs noms de famille en gardent la trace, comme leur dialecte : 'le kâlo', malheureusement en voie de disparition ... Les femmes sont brunes, les hommes ont le teint bazané. Ils se disent soit, 'Catalans', soit 'Andalous', suivant le lieu de leur principal établissement. On les trouve par dizaines de milliers dans le Midi de la France, où certains sont sédentarisés depuis plusieurs années, voire depuis plusieurs générations. Mais il y a aussi des bidonvilles Gitans, dont la population a décuplé avec l'arrivée de nombreux gitans établis en Afrique du Nord.

Ce sont les Gitans qui ont donné à l'Espagne le meilleur de l'Art Flamenco, mais aussi des danseurs célèbres (Luisiuo, Imperio Argentina, Carmen Amaya, Lola Florès et la Chunga), ainsi que des générations de grands toreros. Et à la France un guitariste inspiré : Manitas de Plata.

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Les Roms

Ce sont les plus aisément reconnaissables, car leurs femmes continuent à porter les traditionnelles jupes multicolores qui leur tombent jusqu'aux pieds et quand elles sont mariées, un foulard noué sur la tête. Les plus riches arborent des colliers de pièces d'or, qui constituent le trésor de la tribu. Beaucoup disent la 'bonne aventure', tandis que les hommes sont rétameurs, chaudronniers ou doreurs. Ces professions les incitent à résider dans les banlieues industrielles, notamment à Paris, Lyon et Lille.

C'est le groupe qui a le plus jalousement préservé son originalité : sa langue (proche du sanskrit), ses traditions, ses légendes. Après avoir traversé l'Europe Centrale, les Rom se sont aujourd'hui répandus dans le monde entier, du Canada à l'Australie et à l'Afrique du Sud.

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Les Manouches

Les Manouches (et leurs cousins les Sinti), ne se distinguent guère que par la moustache -ou bien encore la petite barbiche caractéristique- qu'arborent la plupart des hommes. Les plus pauvres sont vanniers, et ont conservé les roulottes à chevaux ; les autres sont marchands forains ou récupérateurs de ferraille. Les Manouches ont longtemps séjourné en Allemagne et portent des noms germaniques (ex : Django Rheinhardt) ; les Sinfi conservent la marque de leur passage dans le Piémont (ex : la famille Bouglione). Tous ont une véritable passion pour la musique, et c'est parmi eux que se recrutent les virtuoses des célèbres orchestres 'tsiganes'.

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Les Gitans et le christianisme
‘ Les Gitans, éternels pélerins sur les routes du monde ‘

C'est en ces termes que le Pape Paul VI accueillit en 1965, les Gitans venus de toute l'Europe et au milieu desquels il voulut célébrer son 68 ième Anniversaire. Nul vocable ne saurait mieux leur convenir. Déjà quand, à l'aube du XV~ème siècle, leurs ancêtres arrivèrent en France, ils se présentèrent comme des pénitents, condamnés à errer de par le monde en expiation de leurs péchers. Et, ils montraient, à l'appui de leur dire, des lettres du Pape Martin V. Pendant tout le Moyen-Age, ils demeurèrent fidèles au célèbre Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle.

De nos jours, plus que jamais, le Pèlerinage si bien adapté à leur nomadisme foncier reste l'acte religieux essentiel des Gitans. Le mauvais accueil qui leur est parfois réservé dans d'autres églises, où ils se sentent étrangers, les incite d'avantage encore à se retrouver entre voyageurs pour prier à leur manière et accomplir quelque voeu. Est-il dans la détresse, a-t-il un des siens malades, le Gitan fait un voeu à un Saint. Si c'est le Pèlerinage des Saintes Maries de la mer, il s'engage à l'accomplir dans de pénibles conditions de pénitence. Et ce voeu est tenu, le péril passé, coûte que coûte.

Qui n'a pas assisté, dans la semaine qui précède les Fêtes aux veillées gitanes dans la vieille église forteresse embrasée de cierges, ne saura jamais rien de la vraie ferveur gitane. La foule arrive, certains soirs, précédée des violons et des guitares. On allume au grand cierge Pascal, une multitude de petits cierges, que chacun fient haut dans sa main. On prie très fort, on clame des invocations, on présente les enfants à bout de bras devant les statues...

Durant le Pèlerinage de Mai, on enseigne le catéchisme dans les caravanes et bien des conversions intérieures se font dans le secret des coeurs. De nombreux Gitans profitent aussi de ce rassemblement familial pour faire baptiser leurs enfants, dans l'église des Saintes Maries de la mer. Si le temps n'est plus où les Gitans, venus par le train ou parfois à pied, passaient la nuit dans la crypte de Sarah, c'est toujours pour 'Leur Patronne' qu'ils viennent dans l'antique sanctuaire camarguais. Certes Marie -Jacobé et Marie Salomé tiennent aussi une place dans leurs coeurs. Ils les acclament lors de la descente des Châsses, et ne manquent pas de hisser jusqu'à leurs statues les enfants qui posent sur elles leurs mains et leurs lèvres. Mais c'est Sarah qui est 'Leur Sainte à eux'.

Chacun ajoute un cierge à la blanche forêt ardente qui répand dans la crypte une chaleur d'étuve. On glisse dans la boite réservée aux intentions, des linges d'enfants, d' humbles bijoux, de naïfs messages. Et puis on habille Sarah de neuf. Quarante, cinquante robes s'amoncellent sur la frêle statue qui grossit de jour en jour, et dont le fin visage pâlit sous les attouchements implorants et fervents.


Dernière édition par le Mar 24 Avr - 17:38, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Sainte-Marie de la Mer   Sainte-Marie de la Mer Icon_minitimeMar 20 Fév - 11:29

BARONCELLI : LE MARQUIS QUI A DEVELOPPE LA CAMARGUE
ET DONNE SES LETTRE DE NOBLESSE AUX GARDIANS


Il arrive qu'un homme "invente"un pays, Tel est le génie du marquis de Baroncelli-Javon, qui voua sa vie à la Camargue.
Issu dune famille florentine installée dans le Comtat Venaissin au XVe siècle, Folco de Baroncelli est né en 1869 à Aix . Sa famille, quoique aristocratique, parlait le provençal, une véritable hérésie à l'époque où cette langue ne pouvait être que celle du peuple. Ses premiers contacts avec les taureaux remontent à son enfance, passée au château de Bellecôte, à Bouillargues, près de Nimes, chez sa grand-mère.
Les troupeaux y faisaient étape au moment de la remontée vers les pâturages de la petite Camargue. Après ses études à Avignon, alors ville taurine et capitale des félibres, il rencontre Mistral et Roumanille. Dès 1890, il publie un premier ouvrage en provençal, Babali, et dirige avec Mishal le journal L'Aioli. La découverte de la Camargue va alors sceller son destin. Il sera manadier envers et contre tout Le temps de se marier avec la fille d'un propriétaire de Châteauneuf-du-Pape, et en 1895 il s'installe en Camargue où il crée la "Manado santenco", aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Devant tant de détermination et de passion Mistral lui déclare: "je te confie la Camargue."
Qu'est-ce que la Camargue en cette fin de XIXe siècle ? Endigué depuis moins de trente ans, c'est un pays encore hostile, un bout du monde....un pays insalubre. Il y fait chaud ou froid, les moustiques pullulent, l'été les marécages empestent, les gens y sont pauvres et travaillent durement. Mais l'imagination enflammée et poétique de Folco de Baroncelli n'en a cure.

Il voit bien autre chose : une terre provençale intacte, la gardienne d'une identité: 'J'ai voué ma vie à un idéal: la Provence, et je n'ai embrassé mon métier que pour mieux servir cet idéal, pour me trouver plus près du peuple provençal, pour mieux arriver jusqu'à son coeur et pour mieux l'aider à sauver son passé de gloire, sa langue et ses coutumes."
En 1853, le mariage de l'Espagnole Eugénie de Montijo avec Napoléon III avait ouvert la voie de la tauromachie en France, mais les taureaux camarguais n'étaient alors qu'un bétail dégénéré à demi-sauvage dont on s'amusait parfois. Il supportait mai la comparaison avec les fougueux toros de corridas.

En 1869, Christophe Yonnet tente les premiers croisements entre race brave espagnole et race camarguaise. Malgré sa large diffusion dans les manades, le résultat médiocre de ce croisement inapte à la tauromachie espagnole comme aux jeux provençaux qui émergent timidement marque le début de la reconquête de la pure race Camargue. Le marquis, avec d'autres, en est le grand ordonnateur, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante. La sélection draconienne qu'il opère est récompensée en1909 par son bureau Prouvenço, historique cocardier qui déchaine les foules, baptisé ainsi autant pour ses qualités esthétiques que combatives.


Son modèle et l'allure de ses cornes fixeront le type du TORO Camarguais.

Etrange destinée que celle de cet aristocrate qui accepta de vivre dans des conditions matérielles difficiles pour servir la cause provençale. Tous les témoignages insistent sur la grande humanité et la générosité de l'homme. Mais le trait marquant de son caractère, outre sa ténacité, réside dans ses prises de position en faveur des minorités opprimées. Il s'insurge contre l'agression des Boers, défend les vignerons du Languedoc, les Indiens d'Amérique, rencontrés dans le cirque de Buffalo Bill, et qui le surnomment Oiseau fidèle. Il défend les républicains espagnols, et bien sûr les gitans pour qui il obtient en 1935 le droit d'honorer publiquement leur patronne, Sainte Sara. Lors de la Grande Guerre, il échappe de peu au conseil de guerre pour propos antimilitaristes; il dénonce le projet d'assèchement du Vaccarès, se bat pour la création d'une réserve, manifeste pour le maintient des courses camarguaises, témoigne pour le maire communiste des Saintes-Maries-de-la-Mer, proteste en 1940 auprès de Daladier après des manoeuvres de tirs d'avions dans le Vaccarès.



Affectivement, l'homme apparait plus complexe. De son mariage, il aura trois filles, mais sa femme supporta mal le climat camarguais, et leur vie commune fut épisodique. Par contre, sa rencontre en 1908 avec Jeanne de Flandreysy le marque à jamais. Il tombe amoureux fou de cette belle mais très indépendante femme, véritable égérie provençale. Si, amoureusement, leur relation fut brève, leur amitié dura jusqu'à la mort du marquis. Elle l'incita à écrire et racheta en 1918 le palais du Roure, le sauvant de la ruine.
Deux faits résument l'extraordinaire attachement des Camarguais à cet homme qui leur donna tant. En 1930, alors que, désargenté, il doit quitter le mas de L'Amarée où il habitait les Saintois se cotisent et lui offrent un terrain sur lequel il construira le mas du Simbèu ( le Symbole), dont il sera expulsé en 1943 par les Allemands. L'autre a trait à sa mort survenue à Avignon le 15 décembre de la même année. Lors du transfert de ses cendres aux Saintes, en 1951, alors que le convoi funèbre longeait les prés, les taureaux de son ancienne et prestigieuse manade se regroupèrent et suivirent lentement le cortège, comme accompagnant leur maître une dernière fois. Les gens présents en parlent encore avec une indescriptible émotion. Ainsi vivent la Camargue et la mémoire du marquis, son plus fidèle amoureux.



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PELERINAGE GITANS AUX STE- MARIES DE LA MER

0n y venait de toute la Provence, du Languedoc et d'ailleurs. Surtout d'ailleurs pour les gitans qui parcouraient les longues routes de l'Europe, menant pendant des semaines leurs roulottes de bois à ce rendez-vous sacré. Toute une population convergeait vers les Saintes-Maries-de-la-Mer en l'honneur de Marie Salomé, Marie Jacobé et Sara, l'humble servante noire, la patronne des gitans. Tous les ans depuis le Moyen Âge, les 2/4 et 25 mai, la foule envahit le village camarguais et conduit les reliques des saintes à la mer pour une bénédiction purificatrice. L'histoire de ce pèlerinage se perd dans celle de la fondation même de la ville.


LE MYSTÈRE DE SARA

On connaît la légende de cette barque sans voile ni rames, chassée de Palestine après la mort du Christ, qui accosta le rivage camarguais. À son bord se trouvaient Marie Salomé, mère des apôtres Jean et jacques le Majeur, Marie Jacobé - selon saint jean la sœur de la Vierge , Marie-Madeleine, Lazare et sa sœur Marthe, ainsi que Maximin et Joseph d'Arimathie qui transportait le Saint-Graal. Les avis divergent sur la présence de Sara la Noire à bord. Était-elle leur servante? Était-elle égyptienne? "Sara campait avec sa tribu en pleine forêt de pins parasols, à l'endroit où s'élève aujourd'hui Aigues-Mortes. Avertie miraculeusement elle courut vers la mer et, s'étant dévêtue, elle étendit sur les vagues sa robe qui la porta vers les saintes. Baptisée de leurs mains, elle les conduisit au temple païen où affluaient les grands pèlerinages de sa race." Il est plus vraisemblable que Sara appartenait à une tribu celto-ligure indigène, et fort probable que Marie Salomé et Marie Jacobé, restées pour évangéliser la région, aient transformé l'autel païen en oratoire chrétien.

À leur mort, très vite un culte se répandit avant que la construction de l'église-forteresse au XIIè siècle ne le confirme. Au XIVè siècle, le pèlerinage est déjà très populaire, notamment lorsque la célébration des saintes est fixée en 1343 au 25 mai pour la première et au 22 octobre pour la seconde.

Il prendra une tout autre ampleur après 1448, quand les fouilles entreprises par le roi René sous l'autel de l'église découvrent les reliques des saintes femmes. Elles furent mises dans des châsses richement ornées et transportées dans la chapelle haute. C'est lui aussi qui fit creuser la crypte où les gitans étaient autorisés à vénérer Sara, leur patronne. Depuis cette époque, chaque 24 mai après-midi est consacré à la descente des reliques, lors d'une cérémonie chantée.

LE COMBAT DE BARONCELLI

À l'aube du XXè siècle, le pèlerinage connaît un grand retentissement. Tous les grands hommes que comptent la Provence y viennent à commencer par les félibres et Mistral lui-même. On s'y rend en charrette, en carriole, voire à pied, sur les mauvais chemins de la Camargue. Les gitans, fidèles à leurs traditions, sillonnent les routes pour ce rendezvous avec Sara-la-khali. Mais un premier événement va bouleverser la cité camarguaise. En 1892, le chemin de fer arrive enfin aux Saintes.

Dès lors, c'est par centaines que le train bondé amène les pèlerins. Folco de Baroncelli, extrêmement attaché aux traditions provençales, reste cependant le personnage incontournable de ce pèlerinage. En 1904, le manadier de lAmarée, un mas proche du village, crée la Nocioun gardiano. Elle participera aux processions, montée sur ses chevaux blancs, bientôt suivie des Arlésiennes. Les gitans, eux, sont toujours écartés de cette fête et ne peuvent entrer dans l'église des Saintes adorer Sara que par une porte dérobée. Baroncelli se bat afin que le culte de Sara soit reconnu par l'Église. Il obtiendra gain de cause, et le 24 mai 1935 se déroule la première bénédiction à la mer de la patronne gitane. Il faudra attendre un an de plus pour que l'évêque dAix précède et bénisse la procession. L'engouement des gitans sera alors immense, et ils seront de plus en plus nombreux à se retrouver autour de Sara, à l'habiller de vêtements colorés, de bijoux, et à manifester leur grande ferveur.

Aujourd'hui, la "mise en scène" imaginée avec sincérité par Folco de Baroncelli a donné à ce pèlerinage un impact touristique immense. Pour lui, il ne s'agissait que de rendre hommage à tout le "peuple gitan" et d'associer de manière plus étroite la Provence camarguaise à ce pèlerinage symbolique de l'évangélisation de nos terres et rivages.


Créée en 1924, à la demande du Marquis de Baroncelli, la Croix de Camargue associe symboliquement les gardians et les pêcheurs :

Les tridents expriment LA FOI
Le coeur exprime LA CHARITE
L'ancre marine exprime L'ESPERANCE.



A l'entrée du Mas on accroche le Seden tressé avec la crinière du cheval et le Bucrane d'un taureau de la manade qui de ses cornes levées, éloignera le malheur et devenu fétiche , enseignera fierté et bonheur.
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