Sainte Marie de La Mer en Roussillon est une station balnéaire familiale qui s'éténd sur 3 km de sable au bord de la mer MéditerranéeLes Saintes-Maries-de-la-Mer sont situées au sud de la France, en Camargue, sur la côte méditerranéenne, à environ un kilomètre à l'est de l'embouchure du Petit-Rhône.
La commune, très étendue - la deuxième après Arles, sa voisine- comprend essentiellement des terres alluviales et des marais. Les terres agricoles sont situées à l'ouest de la commune, le long du petit-Rhône et les marais à l'est où se trouve l'étang du Vaccarès.
La commune vit essentiellement de l'agriculture, de l'élevage (chevaux, taureaux camarguais) et surtout du tourisme.
Historique
Même si l'endroit des actuelles Saintes-Maries-de-la-Mer devait être un lieu d'habitation très ancien, la première mention explicite qui est faite du village date du IVe siècle.
Elle nous vient du poète et géographe Festus Avienus, qui au IVe siècle, signalant plusieurs peuplades dans la région, cite oppidum priscum Ra, que le grand historien des Gaules Camille Jullian place à l'endroit des actuelles Saintes-Maries-de-la-Mer.
"Oppidum" signifiant forteresse et "priscum" ancienne, ce serait donc « l'ancienne forteresse Ra ». Aviennus y voyait le nom egyptien d'une île consacré à Râ, le dieu du Soleil et père de tous les dieux. Mais, à l'ère des grandes influences chrétiennes, Râ se transforma en Ratis, mot qui signifie bateau, radeau ou îlot.
En 513, le pape Symmaque donne à Césaire le droit de porter le pallium et fait de lui son représentant en Gaule. A cette époque, l'évêque d'Arles évangélise les campagnes encore fortement imprégnées de cultes païens ou romains en transformant si nécessaire d'anciens lieux cultuels en édifices chrétiens. Il crée ainsi un monastère ou une église aux Saintes, ce qui confirme la présence probable d'un temple païen plus ancien en ces lieux. Nous n'avons pas de datation exacte sur la naissance de cette nouvelle appellation du village, mais il est transmis que saint Césaire d'Arles ait légué par testament à sa mort en 542, Sancta Maria de Ratis à son monastère.
Le village devint donc Saintes Maries de la Barque (ou Saintes Maries de Ratis), aussi nommé parfois Notre-Dame de la Barque (ou Notre-Dame de Ratis).
Pendant l'hiver 859-860, resté comme le plus rude du IXe siècle, les Vikings hivernent en Camargue et selon toute vraisemblance, aux Saintes, avant d'entreprendre leur razzia dans la basse vallée du Rhône jusqu'à Valence où ils sont arrétés par Gérard de Roussillon.
En septembre 869, les Sarrasins surprennent lors d'un raid en Camargue, l'évêque d'Arles Rotland en train de superviser la mise en défense de la région. L'évêque fait prisonnier, est échangé contre des armes, des esclaves, et autres richesses. Malheureusement, les arlésiens ne récupèrent que son cadavre, habillé et mis sur un siège par les Sarrasins au moment de la remise de rançon qui se tient probablement sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol, bras encore actif à cette époque.
Eglise fortifiée des Saintes-Maries-de-la-Mer, porte ouestL'église telle qu'elle se dresse aujourd'hui date des XIe et XIIe siècles, les deux dernières travées ayant toutefois été refaites en partie (partie supérieure des murs et toit) au milieu du XVIIIe siècle. Le clocher a subi de son côté de nombreuses réfections, l'actuel datant de 1901.
C'est environ au XIIe siècle que ce nom se transformera en Notre Dame de la Mer.
En 1448, sous l'impulsion du roi René, « invention » (i-e découverte) des reliques des saintes Maries Jacobé et Salomé. L'archevêque d'Arles, Louis Aleman n'assiste pas à cette "invention", car il est excommunié depuis 1440 à la suite du concile de Bâle; en son absence, l'autorité papale est représentée par son légat, Pierre de Foix, l'archevêque d'Aix Robert Damiani et l'évêque de Marseille Nicolas de Brancas. Les comptes rendus de l'époque signalent une église primitive à l'intérieur de la nef actuelle. Pour certains, ce bâtiment pourrait correspondre à une chapelle mérovingienne du VIe siècle.
La peste de 1720, qui tue la moitié de la population marseillaise et le tiers de celle d'Arles, va épargner, contrairement à celle de 1348, la communauté des Saintes qui s'oppose avec véhémence à l'accueil de réfugiés arlésiens.
A la révolution, le culte est suspendu entre 1794 et 1797. Les créneaux de l'église sont démolis et leurs pierres vendues; ils seront rénovés en 1873.
En 1838, le village prend le nom des « Saintes-Maries-de-la-Mer » et peu après est mentionné pour la première fois le pèlerinage des gitans.
Barques sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer - Vincent van Gogh, juin 1888Au début du mois de juin 1888, Vincent Van Gogh qui vient d'arriver en Provence, fait un court séjour de cinq jours aux Saintes. Il y peint notamment les barques sur la plage et le village vu des dunes cotières.
Peu de temps après au mois d'août 1892, est inauguré le train Arles - les Saintes, appelé le « petit train ». La ligne, devenue non rentable à la suite du développement de l'automobile, fermera en octobre 1953.
Dès les années qui suivent la première guerre mondiale, le village reçoit la visite d'artistes et d'écrivains : Hemingway en 1920, et plus tard celles des peintres Picasso et Brayer dans les années 1950. De nombreux films y sont tournés, comme Crin-Blanc en 1952 et D'où viens-tu Johnny ?, en 1963. En 1975, Bob Dylan y passe quelques jours lors du pèlerinage du mois de mai.
En 1948, le cardinal Roncalli, futur pape Jean XXIII, célèbre aux Saintes le cinq centième anniversaire de l'invention des reliques.
Depuis 1960, la cité vit principalement du tourisme dont le développement à compter des années 1980 se veut mieux maitrisé. Toutefois, cette évolution marquée par un fort accroissement démographique, de 680 habitants en 1962 à environ 2500 en 2000, s'est réalisée avec de profonds changements :
Les Gardians
En Camargue, taureaux et chevaux vivent en semi-liberté, le plus souvent en troupeaux, appelés “manades” que les gardians surveillent à cheval.
C’est dans l’expression occitane gardo-besti, qui signifie garde-bestiaux, que se trouve l’origine du terme gardian.
Les gardians se regroupent chaque année le 1er mai pour la Fête des gardians. Fondée en 1512, la Confrérie des gardians constitue la plus ancienne manifestation de ce type existant encore aujourd’hui en France.
Elle avait pour mission de venir en aide aux vieillards, aux pauvres et aux infirmes de la Confrérie. Saint Georges, patron des gardians, dont l’effigie figure sur l’étendard du groupement, est le protecteur des cavaliers. A l’origine le gardian n’a pas de tenue spéciale. C’est le marquis de Baroncelli, quand il créa la “Nacioun Gardiano” en 1817, qui leur imposa un costume pour donner plus d’unité et plus de cachet à la confrérie.
Entre spectacle taurin de ruelles et jeux d’arène, Gardians et traditions se retrouvent.Abrivado et BandidoL’Abrivado est un spectacle taurin de ruelles où les taureaux encadrés par les Gardians sont menés depuis la manade jusqu’à l’arène. A l’inverse, la Bandido assure le retour des taureaux aux territoires. Selon la tradition, le public alerte peut défier les gardians et dévier les taureaux du chemin des arènes.
Courses camarguaisesLa course camarguaise se déroule en un rituel de plusieurs étapes : La présentation du taureau et des raseteurs puis l’annonce des primes, et enfin le jeu. Les primes sont accordées lors de la collecte d’ « attributs » : La cocarde, les glands, les ficelles et le frontal doivent être décrochés par le rasseteur.
Jeu des orangesCe jeu affirme l’habilité des cavaliers et des chevaux. A bout de bras, des Arlésiennes présentent des plateaux porteurs d’une orange. Les gardians, lancé au galop, tentent de saisir un maximum d’oranges. Le vainqueur réalise un tour d’honneur sous les applaudissements.
Le grand pélerinage des Saintes Maries de la Mer
Les Saintes Maries sont célèbres par sa tradition d'accueil des gitans.
Venant du monde entier, ils se rassemblent chaque année les 24 et 25 Mai pour le grand pélerinage mais également le 3ème week end d'Octobre.
Moins connu, le pélerinage du 1er Dimanche de Décembre.
Ce haut-lieu de pélerinage, de folklore riche en couleur, musique et spiritualité attire de nombreux visiteurs toute l'année.
Sainte Sarah, Patronne des Gitans
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Les Gitans
Si le nom de 'Gitan' est donné chez nous à l'ensemble des populations d'origine tsigane, il n'appartient légitimement qu'à un seul groupe, de loin le plus nombreux et le plus implanté aux Saintes Maries de la mer. L'Espagne fut longtemps leur pays de prédilection : leurs noms de famille en gardent la trace, comme leur dialecte : 'le kâlo', malheureusement en voie de disparition ... Les femmes sont brunes, les hommes ont le teint bazané. Ils se disent soit, 'Catalans', soit 'Andalous', suivant le lieu de leur principal établissement. On les trouve par dizaines de milliers dans le Midi de la France, où certains sont sédentarisés depuis plusieurs années, voire depuis plusieurs générations. Mais il y a aussi des bidonvilles Gitans, dont la population a décuplé avec l'arrivée de nombreux gitans établis en Afrique du Nord.
Ce sont les Gitans qui ont donné à l'Espagne le meilleur de l'Art Flamenco, mais aussi des danseurs célèbres (Luisiuo, Imperio Argentina, Carmen Amaya, Lola Florès et la Chunga), ainsi que des générations de grands toreros. Et à la France un guitariste inspiré : Manitas de Plata.
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Les Roms
Ce sont les plus aisément reconnaissables, car leurs femmes continuent à porter les traditionnelles jupes multicolores qui leur tombent jusqu'aux pieds et quand elles sont mariées, un foulard noué sur la tête. Les plus riches arborent des colliers de pièces d'or, qui constituent le trésor de la tribu. Beaucoup disent la 'bonne aventure', tandis que les hommes sont rétameurs, chaudronniers ou doreurs. Ces professions les incitent à résider dans les banlieues industrielles, notamment à Paris, Lyon et Lille.
C'est le groupe qui a le plus jalousement préservé son originalité : sa langue (proche du sanskrit), ses traditions, ses légendes. Après avoir traversé l'Europe Centrale, les Rom se sont aujourd'hui répandus dans le monde entier, du Canada à l'Australie et à l'Afrique du Sud.
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Les Manouches
Les Manouches (et leurs cousins les Sinti), ne se distinguent guère que par la moustache -ou bien encore la petite barbiche caractéristique- qu'arborent la plupart des hommes. Les plus pauvres sont vanniers, et ont conservé les roulottes à chevaux ; les autres sont marchands forains ou récupérateurs de ferraille. Les Manouches ont longtemps séjourné en Allemagne et portent des noms germaniques (ex : Django Rheinhardt) ; les Sinfi conservent la marque de leur passage dans le Piémont (ex : la famille Bouglione). Tous ont une véritable passion pour la musique, et c'est parmi eux que se recrutent les virtuoses des célèbres orchestres 'tsiganes'.
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Les Gitans et le christianisme
‘ Les Gitans, éternels pélerins sur les routes du monde ‘
C'est en ces termes que le Pape Paul VI accueillit en 1965, les Gitans venus de toute l'Europe et au milieu desquels il voulut célébrer son 68 ième Anniversaire. Nul vocable ne saurait mieux leur convenir. Déjà quand, à l'aube du XV~ème siècle, leurs ancêtres arrivèrent en France, ils se présentèrent comme des pénitents, condamnés à errer de par le monde en expiation de leurs péchers. Et, ils montraient, à l'appui de leur dire, des lettres du Pape Martin V. Pendant tout le Moyen-Age, ils demeurèrent fidèles au célèbre Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle.
De nos jours, plus que jamais, le Pèlerinage si bien adapté à leur nomadisme foncier reste l'acte religieux essentiel des Gitans. Le mauvais accueil qui leur est parfois réservé dans d'autres églises, où ils se sentent étrangers, les incite d'avantage encore à se retrouver entre voyageurs pour prier à leur manière et accomplir quelque voeu. Est-il dans la détresse, a-t-il un des siens malades, le Gitan fait un voeu à un Saint. Si c'est le Pèlerinage des Saintes Maries de la mer, il s'engage à l'accomplir dans de pénibles conditions de pénitence. Et ce voeu est tenu, le péril passé, coûte que coûte.
Qui n'a pas assisté, dans la semaine qui précède les Fêtes aux veillées gitanes dans la vieille église forteresse embrasée de cierges, ne saura jamais rien de la vraie ferveur gitane. La foule arrive, certains soirs, précédée des violons et des guitares. On allume au grand cierge Pascal, une multitude de petits cierges, que chacun fient haut dans sa main. On prie très fort, on clame des invocations, on présente les enfants à bout de bras devant les statues...
Durant le Pèlerinage de Mai, on enseigne le catéchisme dans les caravanes et bien des conversions intérieures se font dans le secret des coeurs. De nombreux Gitans profitent aussi de ce rassemblement familial pour faire baptiser leurs enfants, dans l'église des Saintes Maries de la mer. Si le temps n'est plus où les Gitans, venus par le train ou parfois à pied, passaient la nuit dans la crypte de Sarah, c'est toujours pour 'Leur Patronne' qu'ils viennent dans l'antique sanctuaire camarguais. Certes Marie -Jacobé et Marie Salomé tiennent aussi une place dans leurs coeurs. Ils les acclament lors de la descente des Châsses, et ne manquent pas de hisser jusqu'à leurs statues les enfants qui posent sur elles leurs mains et leurs lèvres. Mais c'est Sarah qui est 'Leur Sainte à eux'.
Chacun ajoute un cierge à la blanche forêt ardente qui répand dans la crypte une chaleur d'étuve. On glisse dans la boite réservée aux intentions, des linges d'enfants, d' humbles bijoux, de naïfs messages. Et puis on habille Sarah de neuf. Quarante, cinquante robes s'amoncellent sur la frêle statue qui grossit de jour en jour, et dont le fin visage pâlit sous les attouchements implorants et fervents.