La Camargue
Comme les 43 autres parcs naturels régionaux de France, le Parc naturel régional de Camargue est un territoire ouvert et habité reconnu pour sa qualité exceptionnelle dont la mission est de gérer son patrimoine en conciliant environnement et développement local.
Zone humide d’importance exceptionnelle, il se situe au bord de la Méditerranée, à l’intérieur du delta du Rhône, entre les 2 bras du fleuve. Ses missions principales sont :
• concilier agriculture et environnement et développer la qualité des produits,
• protéger la nature,
• garantir la maîtrise d’une gestion globale de l’eau,
La FloreDes vastes forêts qui couvraient la Camargue, il ne reste que quelques bocages. Les lieux dits "Bois Verdun", "Sylvéréal" laissent imaginer l'ancienne physionomie du delta. Les besoins de l'homme sont la principale cause de leur disparition.
De nos jours, les peupliers blancs, les tamaris, le genévrier et quelques chênes ne constituent pas une végétation typique de la Camargue
Ce qui frappe le visiteur, ce sont ces vastes étendues marécageuses "les sansouires", terres gorgées d'eau et de sel où poussent les salicornes, brunâtres à l'automne, prenant une teinte rousse pendant toute la période hivernale.
Par endroits, le sol est tapissée de saladelles, d'un bleu tendre, elles fleurissent de l'été à l'automne .
Dans les terres moins incultes poussent les iris, les genêts, les myosotis, les asphodèles colorant la magnifique Camargue au printemps.
Les berges des marais et des canaux sont plantées de roseaux: la sagne (sagno) dont les gardians couvrent leurs cabanes.
Parcourant ces paysages sauvages, des troupeaux de taureaux et de chevaux aux allures élégantes font aussi partie du site.
La fauneLe flamant rose
Le plus recherché par les visiteurs, celui qui reste le symbole de la Camargue, est bel et bien le flamant rose. Les pieds palmés, immergés dans une petite quantité d'eau saumâtre de nos grands étangs, il fouille dans la boue et filtre dans la vase, à l'aide de son gros bec courbé, les animalcules dont il se nourrit.
Les flamants vivent en groupe de plusieurs milliers d'individus.
Les couples se forment et au mois d'avril naissent en Camargue quelques 20 000 poussins blancs constituant la nouvelle génération.. Ce n'est qu'à 1'âge de quatre ou cinq ans que le flamant possède ce plumage rose éclatant qui fait sa réputation.
Ils semblent presque immobiles sur leurs pattes graciles, pourtant le moindre bruit provoque leur envol en un majestueux déploiement de couleurs et de cris.
A la fin de l'été, certains d'entre eux émigrent de l'autre côté de la Méditerranée, vers des contrées à 1'hiver plus clément, d'autres restent en Camargue prenant ainsi le risque d'affronter parfois un hiver exceptionnellement rigoureux.
Les oiseaux de CamargueLe delta du Rhône est un des plus grands centres migratoires d'Europe, c'est là que quelques 350 espèces d'oiseaux répertoriées viennent nicher et se reproduire.
Certains de passage, d'autres ayant élu domicile dans les roselières, les champs, les marais. Un très grand nombre d'espèces vivent en captivité ou en semi liberté au Parc ornithologique de Pont de Gau, route d'Arles, ouvert tous les jours au public.
De cette multitude d'oiseaux, nous ne retiendrons que quelques catégories d'espèces les plus connues .
Les rapaces, chassés depuis toujours, ici comme ailleurs, sont reconnus très utiles et protégés depuis 1976.
Parmi eux, le busard des roseaux est l'espèce la plus représentée, quelques 80 couples ont pu être dénombrés.
On trouve également le milan noir, l'épervier, la buse, qu'il n'est pas rare de voir survolant les marais. Le premier se nourrit de grenouilles et oisillons, la buse de mulots tout comme l'épervier qu'il est d'ailleurs plus difficile d'apercevoir.
Le plus majestueux d'entre eux, l'aigle vient durant l'hiver honorer de sa présence le ciel de Camargue.
Quelques spécimens de rapaces peuplent aussi ce pays la nuit: il s'agit bien sur des chouettes et hiboux dangereusement menacés par le plus grand des prédateurs, l'homme.
Les passereaux sont plus petits et plus nombreux. Une centaine d'espèces séjourne en Camargue.
C'est une population qui peut se chiffrer par millions parmi lesquels une minorité se reproduit dans le delta, le rossignol, la bergeronnette, la mésange...
Pour le reste, ils sont migrants d'origine d'Afrique tropicale, comme l'hirondelle. le guêpier, le rouge-queue ou hivernant, comme le rouge-gorge.
Huppes, pies, choucas, merles, grives, rolliers sont autant d'espèces faisant partie de cette grande famille d'oiseaux chanteurs qui charment la Camargue.
La spécificité de ce milieu humide, mélange d'eau douce et d'eau salée, explique la présence en grand nombre de palmipèdes.
Les oiseaux marins que sont les goélands argentés, la mouette rieuse et les sternes ont choisi les grands étangs du sud de la Camargue, les plus proches de la mer, pour nicher et se reproduire.
C'est sur les étangs de l'intérieur que l'on peut rencontrer une quantité impressionnante des différentes espèces de canards qui hivernent en France.
Nous ne citerons que quelques une des espèces que vous pourrez apercevoir:
Le colvert, la sarcelle, le siffleur, le milouinan, le souchet.
La chasse du gibier d'eau fait partie de la vie camarguaise et le canard sauvage reste un élément important de la gastronomie locale.
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L'élévage
Les taureauxRedoutables meurtriers lorsqu'ils sont dans l'arène, les taureaux cohabitent parfaitement bien avec les chevaux blancs qui partagent leurs pâturages.
Le taureau de Camargue (Lou Biou en provençal) de race pure est petit, un mètre trente, trapu. Sa peau noire, son allure digne en font un seigneur que tout le monde respecte.
Ce robuste animal, dès le XVè siècle participe aux travaux des champs. Au XlXè siècle, l'engouement pour les corridas est à l'origine des premiers croisements avec les taureaux de sang espagnol. Ces derniers, plus combatifs, apportèrent dit- on, ce qu'il manquait au pur camarguais pour affronter les toreros.
Mais Ies défenseurs de la pure race destinent les produits de leurs élevages à la course à la cocarde, qui devint et reste de nos jours très populaire. Les razeteurs, tout de blanc vêtus, doivent arracher à l'aide d'un "razet" (crochet) la cocarde maintenue sur le front de l'animal par une ficelle passée autour de ses cornes. Certes le jeu est dangereux, mais la passion du public et des participants produit dans l'arène ces jours là une ambiance extraordinaire.
La fête est aussi dans la rue, parmi la toule avec "l'abrivado" et la "bandido", lorsque les gardians encerclant le taureau, I'accompagnent de la manade à l'arène et le ramènent de la même façon en traversant la ville une fois la fête finie.
La ferrade, autre manitestation, cette fois plus amicale, se déroule traditionnellement le dimanche matin.
Les gardians munis du trident (ficheiroun) avec beaucoup d'habileté, rabattent un jeune taureau âgé d'un an, I'immobilisent au sol et le marquent sur la cuisse gauche au fer rouge (indolore pour l'animal) de l'emblème de leur manadier. Ce dernier pratique alors "I'escoussure", en entaillant de façon très particulière l'oreille de l'animal, autre signe de reconnaissance.
Les chevauxA toutes ces fêtes participe aussi le cheval de Camargue.
Il est le compagnon du gardian et l'indispensable moyen de locomotion au travers de ces terres marécageuses.
Ses origines sont si lointaines que nul ne peut les affirmer avec certitude. Cependant, le cheval de Solutré du quaternaire, dont les caractéristiques ont été établies à la suite de la découverte d'osse-
ments, semble être son ancêtre.
L'animal est si bien adapté au milieu qu'ils sont indissociables.
Le cheval camarguais n'est pas très grand, 1 m 35 à 1 m 45, sa tête est grosse et son front plat, le ventre enflé, les membres robustes aux appuis larges, il possède les éléments nécessaires à une grande résistance.
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Le territoire
La Camargue , est un espace terrestre de 145.300 ha au sud de la France, situé géographiquement entre les deux bras principaux du delta du Rhône et de la mer Méditerranée. On peut l'étendre à l'Est jusqu'à la plaine de la Crau, à l'ouest jusqu'à Aigues-Mortes et au nord jusqu'à Beaucaire. Elle s'étend donc sur les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard.On distingue ainsi 3 parties :
la Petite Camargue à l'ouest du Petit-Rhône,
la Grande Camargue, entre les deux bras du Rhône,
le Plan du Bourg, à l'est du Grand-Rhône. Etang du Vaccarès en Camargue
En son centre se trouve l'étang du Vaccarès, la partie située le long de la mer est bordée d'étangs salés.
La Camargue se trouve essentiellement dans le territoire des communes d'Arles, qui est de ce fait la plus vaste commune de France métropolitaine, et des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Cette région est composée de deux parties : le nord avec des terres agricoles et le sud composé de marais et de plans d'eau salée qui forment un écosystème particulier.
Cet écosystème présente une végétation principalement composée de salicornes et de plantes halophiles (c'est-à-dire des plantes qui supportent l'eau salée).
Champ de riz en CamargueC'est également un domaine d'élevage de chevaux et de taureaux, de culture du riz et d'exploitation du sel (marais salant).
Cette faune et flore particulières ont entrainé la création d'une réserve naturelle nationale sur 13 117 hectares (1927) et d'un parc naturel régional sur 30 000 hectares (1970).
L'évaporation annuelle est plus importante que l'apport pluvieux, le fleuve apporte la différence évitant ainsi à la région d'être brûlée par le sel.
Les côtes de Camargue subissent une transformation intense et contrastée, avec des zones d'érosion maritime autour des Saintes-Maries-de-la-mer et en face de Faraman, et des zones d'engraissement principalement vers l'embouchure du Grand Rhône, Beauduc et le phare de l'Espiguette (Grau-du-Roi). Il faut également rajouter que tout le delta avec ses basses terres commence à subir les effets du réchauffement climatique : remontée du sel liée à la hausse du niveau marin, etc.
La Camargue est aussi un enjeu de nombreux intérêts politiques et économiques relevant de multiples interlocuteurs : parc naturel de Camargue, ministères, promoteurs immobiliers, aménageurs du territoire, Salins du Midi, éleveurs, agriculteurs, chasseurs, professionnels du tourisme, organismes de protection contre le Rhône, municipalités d'Arles et des Saintes-Maries-de-la-Mer, pouvoir régional, ... .
Ainsi, si l'avenir de la Camargue dépend à moyen-terme des impacts liés au réchauffement, à court-terme son destin est dans les mains d'acteurs qui n'ont pas tous la sauvegarde de cet espace comme objectif.
Localités de Camargue ou proches de celle-ci Aux portes de la Camargue et de la Petite Camargue Arles, Beaucaire,Tarascon, Nîmes, Fourques, Bellegarde, Aimargues, Gallargues-le-Montueux, Aigues-Vives, Saint-Gilles, Gallician, Franquevaux
En Camargue La Camargue dans son sens le plus restrictif est comprise entre les deux bras du delta du Rhône
Trinquetaille (quartier d'Arles)
Les Saintes-Maries-de-la-Mer
Salin-de-Giraud
Port-Saint-Louis-du-Rhône
En Petite Camargue Paysage de Petite CamargueLa Petite Camargue correspond, à l'ouest du delta actuel, à une zone anciennement occupée par des bras disparus du Rhône qui arrosaient la côte Languedocienne, entre Beaucaire à la mer.
L'époque historique a gardé quelques traces de cette configuration, probablement avec un delta ayant déjà commencé son basculement vers l'Est (au cours du temps, les embouchures du Rhône se sont en effet déplacées d'Ouest en Est) :
la Branche Espagnole évoquée par les auteurs latins
et plus récemment au Moyen Âge, le bras qui passait sous Saint-Gilles avant de se perdre dans les étangs reliés à la mer du côté de la Grand-Motte actuelle ou de Maguelonne.
De nos jours, le Petit Rhône en voie d'atterrissement peut-être considéré comme un reliquat de cette branche historique, du moins dans son tracé supérieur d'Arles à Saint-Gilles.
Aigues-Mortes, Le Grau-du-Roi-Port-Camargue, Saint-Gilles-du-Gard, Gallician, Le Cailar, Vauvert
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Poème de la camargue :
Je suis ...
Je suis né, dans un coin sauvage
où les taureaux noirs sont les rois;
et fus bercé dès mon jeune âge
par les flamants roses en émoi.
Ma maison était toute blanche,
au milieu des pins et des joncs;
et le mistral avec les branches,
me composait de belles chansons.
Je suis né, sur ce sol aride
où comme Attila, le soleil
fait à la terre mille rides
pour en étouffer le réveil.
Mais lorsque la lune apparaît
et que sa clarté innonde
les roubines et les grands marais,
on croirait voir le bout du monde.
Je suis né, dans la plaine immense
où galopent les blancs chevaux;
au loin il y a des camps où dansent
les bohémiens près des chariots.
Et j'ai suivi la farandole
qu'accompagnent les tambourins,
traîné dans cette ronde folle
où chacun me tendait la main.
Ami le souhait que je vais faire
en priant Dieu de l'exaucer
c'est m'endormir en cette terre
dans ma CAMARGUE où je suis né !!
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